Newfoundland, des vues à couper le souffle et une ambiance apaisante (1)
26 Juin – 20 Juillet 2023
Kilomètres parcourus : 8071 km | Ours aperçu : 2 | Orignal aperçu : 2 | Rorqual aperçu : ∞

Après 16h de ferry, me voilà à Terre-Neuve. Je suis partie de North Sydney en Nouvelle-Écosse pour arriver à Argentia au Sud Est de Terre-Neuve. Le trajet s’est super bien passé, les sièges étaient vachement confortables. Au début il y avait quelqu’un à côté de moi mais qui est parti au bout d’une heure (il est parti avec toutes ses affaires, je savais qu’il n’allait pas revenir) donc j’ai pu un peu m’allonger et avoir plus place. Ce n’était pas ma meilleure nuit évidemment mais pour une nuit sur un ferry sans avoir réservé de couchette c’était plutôt pas mal !
Arrivée à 10h du matin à Terre-Neuve sous les nuages, et un peu de pluie. Je savais qu’il faisait souvent mauvais ici mais je suis quand même un peu déçue. En regardant la météo, le beau temps devrait revenir demain. Je profite de cette journée nuageuse pour faire les courses, une lessive puis je trouve un café pour travailler le reste de la journée. En roulant, je suis assez impressionnée par tous les étangs qu’il y a. Il y a de l’eau partout ! Est-ce que Terre-Neuve ne serait pas une immense éponge ?! Pour vous donner une idée de quoi je parle, je vous mets une capture d’écran de Google maps. Tous les points & étendus noirs sont des étangs/lacs !

Après une bonne nuit de sommeil, je pars pour la seule grande ville de Terre-Neuve (et accessoirement la capitale de la province) : Saint John’s. À ne pas confondre avec Saint John au Nouveau Brunswick !
Il fait très beau mais plutôt froid, je suis en bonnet et doudoune en fin juin… Mais la ville est très mignonne, toutes les maisons sont peintes de couleurs différentes. Au début, c’était pour que les pêcheurs retrouvent leur maison en rentrant de la pêche s’il y avait du brouillard (ce qui arrive très souvent ici !) puis ils ont continué la tradition. Même si les maisons ne sont plus habitées par des pêcheurs, les couleurs des maisons sont toujours tres vives.
La rue principale avec les commerces, restaurants & bars est piéton tout l’été ! Ça fait du bien de pas être entouré de voiture, comme toutes les autres villes canadiennes. La ville est construites sur des petites collines donc ça monte et descends. La visite du centre ville est rapide mais très agréable. On s’y sent bien ici.
Il y a quelques balades a faire depuis le haut d’un colline qui amène un ancien port de pêcheurs (aujourd’hui très touristique). La vue sur l’océan est magnifique, il y a des gros bateaux oranges (de peche ? ou d’ingénierie marine peut-être?) qui me font penser aux dessins animes de Miyazaki. Ils ont une forme très particulière, très haut et immense sur le devant puis le derrière est tout plat. Je ne me suis pas vraiment renseignée sur leurs usages mais ils sont très impressionnants et détonnent sur l’eau très bleu de l’océan. En continuant ma petite balade, je m’aperçois que beaucoup de personnes sont arrêtés sur le cote et observent la mer avec leur jumelle. Je m’arrête aussi, curieuse, et je vois enfin ma première baleine ! Elle fait des exercices avec ses nageoires, c’est rigolo. Je ne vois que les nageoires blanches (même avec les jumelles), mais ça reste très étonnant. Je trouve qu’elle est quand même proche du bord, c’est fou ! Le petit village de pêcheurs Quid Vidi est certes mignon mais il y a maintenant des restaurants partout et des vendeurs d’objets artisanaux (très chers !) partout, ce n’est pas vraiment l’authenticité à laquelle je m’attendais.








La fin de la journée approche et je dois trouver un endroit pour dormir. Mon appli m’emmène sur un parking d’un stade de baseball à 20 min de Saint John’s, malheureusement il y a beaucoup de monde et je ne m’y sens pas a l’aise. Le prochain coin recommandé est encore plus haut, sur une pointe. Les photos sur l’appli ont l’air pas mal mais les avis parlent d’une route en graviers/terre très mal en point. Ce n’est pas grave, j’y vais ! La route est effectivement pas super, je roule au pas pendant longtemps en espérant que le lieu soit sympa. En arrivant il y a quelques maisons-cabanes qui ont l’air inhabitées mais une vue magnifique sur l’océan. Je trouve un coin (un peu en pente) pour la nuit. Je peux voir des baleines depuis la voiture ! C’est fou. J’ai trouvé le bon spot. La route continue un peu et je pars l’explorer à pied. Un peu plus haut, il y a un van immatriculé au Quebec. Je sympathise avec Marc-Antoine (ils ont tous des noms composés les québécois !), il est a Terre-Neuve depuis plus de 3 mois et c’est son dernier soir avant de repartir vers le Quebec. Il m’explique plein de choses sur les baleines, d’ailleurs il ne faut pas appeler ça des baleines mais des rorquals. Il me donne aussi des infos sur les endroits à voir à Terre-Neuve, il a fait le chemin inverse et a donc plein de bons conseils. Apres avoir mangé chacun de notre côté, on se retrouve tout au bout de la route qui s’arrête sur une helisurface abandonée. Il y a aussi pas mal de locaux qui sont là et je comprends rapidement que je suis au bon endroit au bon moment. Il y a des dizaines de baleines au loin. A l’oeil nu on a aperçoit que leur souffle mais avec les jumelles on peut vraiment apprécier le spectacle. C’est tout simplement extraordinaire. Il y a des baleines partout, seule ou en groupe. Nous sommes restes toute la soirée assis cote à cote sans parler juste à observer et être subjugué par ce spectacle naturel ! J’avais presque l’impression que c’était illégal d’être là, tellement le spectacle était rare et captivant. Et je préfère voir les baleines au large de manière un peu inattendu plutôt que de payer pour prendre un zodiac et les voir de plus près. Au moins je reste le temps que je veux ! Après quelques recherches et en parlant aux locaux, ce spectacle n’est possible que 1 ou 2 jours par an, quand le plancton que mangent les baleines arrive sur les côtes de Terre-Neuve. Elles suivent le plancton et ne font que passer. Elles vont rester l’été dans le golfe et le fleuve Saint Laurent au Québec.
Et en effet, le lendemain il y en déjà beaucoup moins. Par contre, elles viennent plus proches du bord. C’est plus facile pour les observer !





Je continue ma route jusqu’au point le plus a l’est du Canada, le Cap Espoir. Malheureusement le temps n’est pas au rendez-vous et il y a beaucoup de brouillard. On voit même pas l’océan ! Mais bon en face, il y a la France.
Tout le long de la cote Est de Terre-Neuve, il y a une longue randonnée le East Coast Trail – un peu comme les GR en France. On peut faire juste des petites balades sans avoir a faire tout le chemin. La partie que j’ai faite Father Troy Trail était très sympa – et heureusement le beau temps est arrivé. J’ai longé des très hautes falaises, vu des colonies de fous de Bassan qui nichait dans ces memes falaises, pris des escaliers vertigineux pour descendre un peu plus vers l’océan. Je me rends compte que j’aime bien être près de l’eau et surtout de l’océan. C’est apaisant. J’appréhende la grande traversée où il n’y aura pas d’océan en vue jusqu’a Vancouver ! Mais bon, restons dans le présent et profitons d’être à Terre-Neuve.
Je m’arrête dans la petite ville Dildo (godemiché en français), ils sont extrêmement fiers du nom de leur ville, ils ont carrément fait une insigne comme celle d’Hollywood. Le village est un village de pêcheurs, encore très colore et trop mignon.




Ma prochaine étape est la petite ville de Trinity sur la route pour la pointe Bonavista. Je me balade autour de Trinity (qui est encore un petit village top choupi) en haut d’immense falaise, c’est magnifique mais il y un vent a décorner les boeufs je ne m’attarde pas trop malgré la vue superbe.
Prochaine étape avant Bonavista, une colonie de Puffins (macareux en français) dans la ville d’Elliston. C’est encore un coin très touristique, où des dizaines de personnes observent la colonie – heureusement sur un rocher inaccessible. Ayant vu des photos avant, je m’attendais à un oiseau très grand mais je me retrouve face à des tous petits oiseaux. Pour comparer, ils font la taille des pattes de mouettes (à peu près) ! Ils ont le bec d’un orange presque rouge et le plumage blanc & noir. Ils sont très très choux ! Je me suis amusée a prendre les puffins en photos mais surtout les touristes (dont je fais partie). C’était une scène drôle mais presque triste. Beaucoup ne restaient que quelques minutes juste le temps de prendre une photo d’un puffin, d’autres des heures. Les hommes sont aussi fascinants que les puffins de temps en temps !







En arrivant à Bonavista, au détour d’un virage je vois une grosse masse blanche au loin. Je n’arrive pas bien a discerner ce que c’est au début, la route a pas mal de virage. Puis petit a petit je comprends, c’est un ICEBERG ! Wahou je pensais pas en voir si bas. En plein mois de juillet, ils sont normalement bien plus au Nord et bien plus petit ici. Mais non, je ne rêve pas. C’est bien un iceberg.
Bonavista n’est pas aussi spectaculaire que me l’avait “vendu” (mis a part l’iceberg). Je trouve un endroit avec une belle vue pour passer la nuit, qui va se transformer en 3 nuits au même endroit parce qu’en me réveillant j’ai la flemme de bouger et j’ai un peu envie de me poser. Je n’ai aucune obligation, en plus c’est le weekend, alors qu’est-ce qui m’empêche de rester là et de buler ? RIEN ! Je passe le weekend à lire, regarder des séries, observer les coucher de soleil et regarder l’iceberg fondre. Un vrai weekend repos ! Pour mieux repartir après.



