La gentilesse des Acadiens
7 Juin – 12 Juin 2023
Kilomètres parcourus : 5201km | Ours aperçu : 2 | Orignal aperçu : 2

« Hello bonjour ».
Me voilà au Nouveau-Brunswick, seule province officiellement bilingue du Canada.
Le mauvais temps continue. Il fait froid, très humide & je n’ai pas vu le soleil depuis 3 jours. Heureusement je suis invitée à passer quelques jours à Anse-bleue, chez Patricia & Frank — rencontrés une semaine avant en Gaspésie. Sur le chemin pour arriver chez eux, je passe par le Village Acadien dont m’avait parlé Patricia.
Je ne connaissais pas du tout l’histoire des Acadien·nes, et j’ai beaucoup appris pendant cette visite. L’Acadie est une région historique et culturelle située dans le nord de la province du Nouveau-Brunswick, là ou je me situe. Elle est profondément liée à l’histoire des Acadiens, un peuple francophone qui s’est installé dans la région au XVIIe siècle. Ils sont très fiers de leur heritage français, le drapeau Acadien est d’ailleurs le drapeau français avec une petite étoile jaune. Au début du XVIIIe siècle, la région est devenue un terrain de rivalités entre les Britanniques et les Français. Les Britanniques ont récupéré le territoire du Nouveau-Brunswick ce qui a entrainé la Déportation des Acadiens entre 1755 et 1763. Les Britanniques ont décidé de déporter la population acadienne de force pour affaiblir l’influence française dans la région. Des milliers d’Acadiens ont été déportés vers les colonies britanniques, les Caraïbes et la France.



Le village historique Acadien retrace cette histoire avec un petit film au début de la visite puis ensuite on se balade à travers différentes maisons.
C’est un vrai voyage à travers le temps, où on découvre la vie, la culture et les traditions acadiennes. On est littéralement transporté dans un autre siècle. Les bâtiments traditionnels en bois, les rues pavées et les intervenants en habit d’époque nous plongent dans l’atmosphère authentique d’un village acadien du 18e & 19e siècle. Chaque maison représente une année et une famille, elles sont la reproduction de vraies maisons bâties autour du village de Caraquet. Il y a toujours une personne (ou plusieurs) à l’intérieur qui nous explique le fonctionnement de la famille qui vivait ici & leurs habitudes de vie: de l’école, à la maison familiale, au magasin général jusqu’au meunier tout y est ! Les meubles en bois dans les maisons m’ont fait penser aux meubles que fabriquait mon grand-père.
Je n’ai pas pu tout visiter le premier jour mais heureusement le ticket est valable 2 jours, j’y suis donc retournée le lendemain matin pour continuer vers la partie un peu plus récente, les années 1920 à 1950. Avec des anciennes voitures magnifiques et une vraie station essence ! Un retour dans le temps fascinant.






Frank et Patricia m’ont accueillie à bras ouverts, et leur hospitalité sincère a immédiatement fait fondre toute appréhension que je pouvais avoir en tant qu’invitée dans leur maison. À peine arrivée, nous étions déjà à table en train de manger la meilleure soupe de fruits de mer jamais mangée, suivi d’une énorme casserole de moules et un crabe des neiges chacun. Je n’avais jamais mangé de crabe avant, et je dois dire que j’ai adoré. Je ne peux pas vous dire si le crabe “français” et le crabe des neiges ont un goût différent mais le crabe des neiges et vraiment délicieux. Patricia, en vraie Néo-Brunswickoise m’a appris à couper la coquille du crabe en la frappant (faut vraiment pas hésiter) avec un gros couteau. Je n’étais pas arrivée depuis 2 heures que j’avais l’impression d’être à la maison. Tout était très simple avec Patricia et Frank. Je pensais rester seulement 1 nuit, j’en ai finalement passé 3 ! J’ai eu l’occasion de rencontrer quasiment toute la famille de Patricia. En effet, la maison d’Anse-bleue appartient à la famille de Patricia et chacun de ses frères et soeurs ont un petit cottage construit sur la propriété. Ils sont ensemble tout en ayant leur intimité. Et ils m’ont tous accueilli à bras ouvert, sans aucun problème ! Je ne sais pas si la même chose aurait pu se passer en France, d’accueillir chez soi une personne rencontrée seulement une semaine avant. Il y aurait forcèment une forme de jugement et/ou de méfiance je pense. Ici, ce n’était vraiment pas le cas ! J’ai été traité comme une vraie petite princesse (oui, papa maman, j’ai aidé à faire la vaisselle et à nettoyer etc, je suis pas une sauvage !).


Malgré le temps, je suis partie découvrir les alentours dont l’île Miscou. Une toute petite île accessible en voiture qui abrite plein de lac et des tourbières.
Après ma petite balade, j’ai retrouvé Frank et Patricia pour aller à une exposition de peinture dans le village. La belle-soeur de Patricia faisait partie des artistes participants à l’exposition. Encore une fois, j’avais vraiment l’impression d’être à la maison même en ne connaissant personne ! C’était une ambiance familière. Une des intervenantes dans le village acadien m’a reconnue, on avait en effet parlé quelques minutes pendant ma visite, et directement venue me voir pour se présenter et me demander comment je trouvais l’expo et ce que je faisais là. C’était super simple et sympa comme conversation ! Je trouve l’accent acadien presque plus facile à comprendre que le québécois. Même si apparement la plupart des gens pense le contraire.
Le lendemain, j’ai pu nettoyé ma voiture de fond en comble. C’est bien d’avoir un endroit pour se poser quelques jours, avoir de l’électricité et de l’eau potable qui coule. On oublie vite le confort de la vie moderne en road trip !
L’après-midi des amis de Frank et Patricia sont arrivés en provenance d’Alberta, Claude et Gary. Nous avons presque directement parlé de roadtrip en se montrant chacun les agencements, les petits gadgets dans nos vans. Puis nous sommes partis en balade en vélo électrique (une première pour moi) à travers le petit village d’Anse-Bleue. C’était vraiment sympa ! Et j’ai l’occasion d’entendre une expression québécoise dans la bouche de Claude, qui est maintenant mon expression favorite : “il pleut à boire débout”. C’est BIEN MIEUX qu’”il pleut des cordes” non ? Bien plus explicite et simple à comprendre. Nous avons ensuite passé la soirée tous ensemble à manger des délicieux homards pêchés quasiment en face de la maison de Patricia. J’ai mangé 4 homards en un seul repas, c’était exquis ! Le frère de Patricia m’a même appris à manger la queue du homard.





Ce week-end passé à Anse-Bleue m’a bien requinquée et je repars vers le sud du Nouveau-Brunswick le ventre bien plein de bonnes choses et des magnifiques souvenirs de la gentillesse et l’accueil de Frank et Patricia, de Claude et Gary mais aussi de tous les acadiens que j’ai rencontrés.
Je me retrouve au Parc National Kouchibouguac et après une petite balade (pour faire mes 10 000 pas par jour, toujours très important !) en rentrant vers le camping en voiture je croise un ours noir le long de la route. Il a même pas eu peur, et étant dans ma voiture j’ai pu prendre plein de photos. Il était vraiment près, c’était impressionnant ! Même si je sais que c’est un animal sauvage qui peut me tuer en un coup de pattes, j’avais envie de lui faire un câlin. Il était tellement beau et il avait l’air tout doux ! Evidement je ne l’ai pas fait.
Le lendemain avant de partir vers d’autres aventures sur l’île du Prince Edward, j’ai la motivation de mettre mon réveil à 4h45 pour aller voir le lever du soleil sur la plage. J’étais toute seule avec les oiseaux, et le soleil. C’était magique ! Je suis restée une heure à regarder la beauté de la nature et les couleurs magnifiques du matin. Avant de retourner me coucher, faudrait pas trop en demander quand même.
Pour plus de photos c’est par ici : https://www.eliamallen.com/new-brunswick/

