La beauté de la Gaspésie (1)

28 Mai – 31 Mai 2023

Kilomètres parcourus : 3975km  |  Ours aperçu : 0  |  Orignal aperçu : 2

Après un petit arrêt au Parc National du BIC et à Rimouski, je continue l’aventure en suivant la route 132. Celle-ci longe toute la péninsule de la Gaspésie offrant des paysages magnifiques le long du fleuve Saint-Laurent et de la côte gaspésienne. Mais avant de faire le tour de la Gaspésie, je fais un petit détour de quelques jours au Parc National de la Gaspésie. 

À Saint-Anne-des-Monts, je bifurque sur la gauche et m’enfonce dans la forêt. Quelques petites montagnes commencent à apparaitre, elles ne sont pas très hautes contrairement aux nôtres dans les Alpes mais après avoir passé quelques jours dans les villes et sur le littoral c’est plutôt déconcertant. Au fur et à mesure, je prends conscience qu’il y a de la neige en haut de certains sommets ! De la neige encore en début Juin ! Sur des sommets pas très hauts. Impensable en France, surtout avec le changement climatique ! Ça me donne presque envie de revenir en hiver pour voir les paysages que j’ai vu ces dernières semaines sous la neige. Un futur projet voyage peut-être ! 

En arrivant au centre des visiteurs du Parc, la dame à l’accueil m’annonce que la plupart des sentiers sont fermés. Soit à cause de nombreux arbres tombés qui bloquent l’accès, mais surtout c’est encore la saison des naissances pour les caribous. Les caribous sont des animaux très craintifs, s’ils se sentent en danger à un certain endroit même quelques minutes ils ne reviendront plus jamais. Au début des années 1950, la population de caribous de la Gaspésie comptait de 700 à 1 500 individus. En octobre 2018, lors du dernier inventaire, la population était estimée à environ 70 caribous… Les perturbations de son habitat par l’activité humaine seraient la cause ultime de ce déclin. Le Parc prend donc toutes les mesures pour protéger les caribous. Ce qui se comprend ! Et puis il y a quand même quelques rands à faire.

Je pars le lendemain matin pour le lac aux Américains puis j’entame la montée du Mont Richarson – 1184m d’altitude. C’est pas grand chose pour les Hauts-Alpins mais ici c’est haut ! Je dois avouer que ça a été la pire rando que j’ai pu faire au Canada pour l’instant. Il y  avait encore beaucoup de neige et marcher dans la neige à la montée ou à la descente c’est très — pardon pour le gros mot — CHIANT ! À chaque pas tu ne sais pas si tu vas t’enfoncer, glisser ou te retrouver avec de la neige jusqu’au genou… Certaines parties avaient quand même bien fondu heureusement. Et malheureusement même la vue en haut du sommet n’était pas top ! Je suis peut-être un peu difficile mais j’avais l’impression d’être en haut de Charance et encore… Le seul point positif de cette balade a été la découverte d’un petit lac de montagne, encore un peu glacé. C’était vraiment magnifique ! Le soleil, l’eau, la glace, la neige et les arbres, un vrai décor canadien. 

L’autre point positif et surtout rigolo, c’est qu’au Canada pour éviter que les gens fassent leur besoin n’importe où et donc attirer, voir déranger la faune sauvage des alentours, il y a des toilettes partout même au croisement de sentier à 800m d’altitude !

Le soir au camping en attendant que mon eau bout, j’entends derrière moi quelqu’un qui me dit “Hey, look back” — “Hey, regarde derrière toi”, je me retourne ne sachant pas à quoi m’attendre et là sur le chemin du camping il y avait un orignal qui passait tranquillement ! Impressionant. Mon premier réflex a été de pousser un petit cri avant de me reprendre, on ne cri pas devant un animal sauvage surtout si on veut le voir le plus longtemps possible. J’ai juste eu le temps de prendre une petite vidéo et il était déjà parti. En tout cas, un grand merci au monsieur qui m’a dit de me retourner parce que sinon je l’aurais même pas vu ! 

Le deuxième jour je suis partie pour le Mont-Olivine (670m), une balade magnifique et beaucoup plus agréable que celle de la veille. Pas de neige ! Mais surtout, je me rends compte que j’adore me balader à côté de ruisseau, lac etc. Je trouve ça bien plus agréable de savoir qu’il y a de l’eau pas loin et de l’entendre ! C’est paisible, même quand on transpire comme une vache en montant. En plus, la chaleur revient ! Je suis en tee-shirt, ça ne m’était pas arrivée depuis l’année dernière. La rando offre de superbes points de vue sur le mont Albert (là ou il y a les caribous !) et la vallée de la rivière Sainte-Anne. Le sentier passe par les chutes Sainte-Anne et les chutes du Diable. Cette fois, la vue de 360 degrés au sommet est simplement splendide et vaut vraiment l’effort. En plus, j’ai vu mon deuxième orignal ! En m’arrêtant pour faire des photos à côté de la rivière, j’ai entendu du bruit derrière moi. J’ai juste eu le temps de l’apercevoir rentrer dans la forêt qu’il avait déjà disparu. 

Retour au camping où j’ai fait une très belle rencontre humaine, mes voisins d’emplacement : Frank & Patricia. Le feeling est tout de suite bien passé, on a entamé la conversation rapidement. Ils ont habité pendant plus de 40 ans en Alberta puis ont tout vendu pour acheter un gros van et partir à l’aventure le plus souvent possible ! Ils m’ont donné pas mal d’informations sur le Nouveau-Brunswick, la prochaine étape de mon road-trip. On s’est échangé nos contacts pour potentiellement se revoir au Nouveau-Brunswick où ils logent dans la maison de famille de Patricia. En partant du camping, Patricia m’a offert du fromage ce qui a définitivement conquis mon coeur ! 

Me voilà reparti sur la route 132, après un arrêt course et lessive. Le temps est magnifique, la route est belle. Le bonheur ! Cette route 132 est vraiment sublime. On a envie de s’arrêter tous les 500m pour faire des photos et admirer la vue. La route monte et descend assez fréquemment, la Gaspesie n’est pas toute plate même le long de la côte ! Je m’arrête sur le bord de la route, à côté de petites maisons en haut d’une colline pour prendre des photos. Et là un homme autour de 75 ans sort de sa maison et me dit avec un accent québécois à couper au couteau : “vous êtes là pour visiter la maison ? Je la vends.” J’ai eu beau lui expliquer que non, je voulais juste prendre des photos, il m’a quand même fait visiter tout le jardin. J’ai eu un descriptif poussé de tous les arbres fruitiers, les animaux et les plantes qu’il avait. Malheureusement il avait des difficultés à comprendre mon accent français (et oui la compréhension va dans les deux sens !) donc nous n’avons pas eu une longue conversation. Mais c’était un arrêt assez rigolo ! 

La route 132 m’amène à l’un des plus vieux phare en bois du Québec à la Pointe-à-la-Rénommée. Assez impressionnant ! Je suis toute seule et j’y passeplus d’une heure tranquillement. En repartant, je croise Frank et Patricia dans leur van ! On emprunte la même route donc c’est normal de se croiser mais c’est toujours rigolo !

Mon camping sauvage du soir se fait juste à côté d’une plage. Un emplacement de rêve ! Malheureusement la plage est pas bien positionnée pour voir le coucher de soleil. Mais dormir avec le bruit des vagues est vraiment très agréable !